Pourquoi Joseph Kabila n'a-t-il rien dit pour l'instant officiellement sur ses intentions ?
Monsieur Joseph Kabila a annoncé l'organisation
d'élections locales provinciales et municipales en 2015, ainsi qu'un
recensement général de la population au cours de l'année. Un message dans
lequel il n'a pas évoqué les présidentielles censées se tenir au plus tard fin
2016 car son mandat se termine le 19 Decembre 2016 et, selon les textes, des elections doivent avoir lieu trois mois avant, c'est le delai tenable.
Une serie des questions préoccupent la curiosité de plus d'un observateur averti.
Pourquoi annoncer
un recensement si près des prochaines échéances électorales ? N'est-ce pas un
moyen de prolonger son mandat sous prétexte de recensement, pour éviter d'avoir
à modifier la constitution, puisqu'il n'a théoriquement pas le droit de se
présenter ?
Le recensement dans un pays de 2.345.000 Km2
sans infrastructures routières ni
infrastructures de base viables, comment peut-il être organisé sans experts en
recensement dans un délai trop court qui reste avant les élections de 2016 ?
Le recensement de Monsieur Kabila et les autres
c’est pour le glissement, on veut trouver des moyens pour glisser, et la Constitution lui interdit
car si ce n’est dans les intentions du glissement que peut-il viser à travers
cette opération couteuse et dont il n’a pas pu faire pendant tous ses deux
mandats ?
Certes, ce recensement vise à donner des cartes
d’identités nationales à des gens qui ne sont pas congolais en enrôlant des étrangers
qui demain vont revendiquer la balkanisation de notre pays. Comme il y a un
projet de balkanisation de ce pays, demandons-nous un peu : à Rutshuru, on
va donner des cartes d’identité à qui ?
Selon la loi organique portant organisation et
fonctionnement de la CENI, que dit cette loi dans son article 9 ? C’est à celle-ci
que revient toutes les opérations pré-électorales, électorales et post-électorales,
c’est-à-dire, l’identification des nationaux, l’enrôlement, l’inscription ou l’établissement
des listes électorales, les opérations
proprement dites de vote, jusqu’à la publication des résultats provisoires. C’est
dans les attributions de la CENI.
Mais maintenant avec la création de l’ONIP,
cela devient dangereux car c’est l’ingérence du gouvernement dans la gestion de
la CENI qui normalement est une Commission Indépendante.
Quand la dictature l’emporte sur le pouvoir, on s’isole de
la vraie réalité du pays que l’on veut diriger par soif du pouvoir, et on
devient l’otage d’une frange partie des « caciques » du pouvoir qui
au lieu de donner des bons conseils, craignant de voir leur Chef abandonner le
gâteau, conçoivent des méthodes brutales de répression à l’insu du
« Chef » et rédigent des fois des discours irréalistes pour l’opposer
à ses « maitres » qui l’ont parachuté là où il est, pour faire croire
qu’il est encore fort, mais hélas, c’est si souvent le contraire qui arrive
dans la plupart des cas. Car ils finissent par être lâchés et voir leur
entourage se vider un à un.
L'homme très impopulaire contrairement à ses prédécesseurs,
Mobutu qui haranguait les foules et très à l'aise devant les caméras et son
défunt père le feu président Laurent Kabila très expressif et ouvert à la
discussion, le jeune Kabila brille par sa timidité et par sa discrétion, avare
des mots, il faut souvent être très près de lui pour percevoir sa pensée. James
Kabarere dira un jour dans une interview accordé au magazine "Jeune
Afrique" que Joseph est timide, incapable de regarder les gens en face.
Cette réserve diffère tant de ce que l'on attend d'un chef en Afrique.
Parlant pourtant couramment la langue de Shakespeare, Joseph
Kabila malgré les efforts fait de prononcer des petits discours conçus pour lui
entièrement en français, il a préféré ce jour-là s’adresser aux notables
katangais en Swahili, cela a suffi à démontrer qu’il avait un problème de
gouvernance. Selon certaines indiscrétions, il y a malaise dans l’entourage
direct de Joseph Kabila, qui ne sait plus où donner de la tête car, il ne sait
quoi faire pour avoir un 3ème mandat, bien que pour s’encourager,
lors de son adresse aux notables du Katanga il a déclaré : « rien
n’arrivera en 2016 ».
Joseph Kabila cultivant le secret, aurait fait une confidence
a un de ses proches qui a préféré garder l’anonymat pour raison de sécurité,
que si Etienne Tshisekedi arrivait au pouvoir lui il ne voit aucun mal à cela
car c’est le seul qui peut lui garantir la vie en tant que « Père »
et Homme de droit, toutes les autres personnes dans la classe politique
congolaises sont des « couteaux à double tranchant », car la nuit ils
sont avec Kabila et le jour ils font semblant d’être avec le peuple. Ce qui est
très dangereux poussant celui-ci à la méfiance totale voire vis-à-vis de son
entourage direct qui, a toujours craint aussi la rigueur de la loi au cas où le
« vieux légaliste » retrouverait son « imperium » volé lors
de la présidentielle de novembre 2011.
Les choses étant ainsi, Kabila pris en otage par ses
propres mauvais conseillers qui ne veulent pas le voir lâcher le pouvoir ce qui
entrainerait naturellement la perte des avantages dont ils jouissaient, au cas ou il se retrouveraient au chomage, Monsieur Kabila aurait déclaré
en avoir ras-le-bol des stress causés
par cette fonction encombrante de Président de la République surtout du Congo
Démocratique, pays aux dimensions
continentales.
"Comme ils se sont rendus compte que la communauté internationale ne veut pas entendre parler de révision constitutionnelle, ils mettent en place d'autres stratégies pour dépasser le délai" de 2016.
A ce stade, pour couper court aux rumeurs et aux spéculations, Monsieur Joseph Kabila aurait intérêt à clarifier sa position et ses intentions car le peuple congolais n'est plus dupe malgré sa passivité legendaire, commence à prendre leur patience en mal et finira par l'interpeller si au sein de la majorité présidentielle ils n'ont pas tiré des lecons de ce qui s'est passé au Burkina Faso.
FVM
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